La Mosquée Bleue au bord du lac Outer Alster dans la ville allemande de Hambourg est une adresse noble. Juste en face du club d’aviron, se situe une rue qui s’appelle « Schöne Aussicht », c’est-à-dire « beau paysage » en français. Cette mosquée appelée officiellement Imam Ali, est le siège du Centre islamique de Hambourg, IZH.
Sur la façade avant, il y a une affiche où on lit : «60 ans de dialogue et d’amitié», mais les temps actuels ne sont pas si harmonieux.
Le week-end dernier, des inconnus ont maculé la façade bleue de taches de peinture rouge et de symboles, dont apparemment des slogans comme « Honte à l’Islam ». Par conséquent, des représentants de la mosquée commencent à parler d’« incitation contre les musulmans » et évoquent ce qu’ils appellent « des rapports tendancieux de l’Office allemand pour la protection de la Constitution ». Parce que récemment, l’autorité a présenté de nouvelles découvertes autour du Centre islamique de Hambourg, qui était au centre de ses préoccupations depuis longtemps.
Pendant des années, les responsables de la protection de la Constitution ont fait des rapports sur l’IHZ, appelé « l’avant-poste du régime iranien » par le bureau d’État de Hambourg. Selon ces rapports, ce centre est dirigé « contre le système démocratique libre ainsi que contre l’idée d’entente internationale », cependant il apparaît qu’il ne soit pas « islamiste ouvertement » et se présente comme étant un lieu de rencontre seulement. Maintenant, le bureau d’État écrit que l’IHZ est « un avant-poste de Téhéran travaillant selon des instructions » et que des documents le prouvent.
L’Iran se considère comme la puissance protectrice et le leader des quelque 160 à 210 millions de Chiites dans le monde. Le régime exploite systématiquement les institutions culturelles et religieuses pour diffuser ses croyances et l’idéologie de la République islamique. Cela inclut le principe que le pouvoir doit être géré par le savant légitime (Velajat-e Faqih) développé par le leader révolutionnaire, ayatollah Khomeini. Selon ce principe, on place la plus haute autorité de l’État entre les mains des religieux qui revendique le pouvoir par l’islam. Selon l’Office fédéral de la protection de la Constitution, l’IZH remplit cette fonction en tant que « centre de propagande important » pour l’Iran en Europe.
Selon l’estimation de l’Office fédéral, le centre relève directement du bureau du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei et il est contraint d’appliquer ses ordres. Khamenei a le dernier mot sur toutes les questions politiques importantes et fournit l’orientation idéologique, qui comprend le refus du droit d’Israël d’exister et de s’opposer à l’Occident sous la direction des États-Unis.
Dans certains pays, les services secrets iraniens ont bénéficié des réseaux religieux et culturels contrôlés par Téhéran en les exploitant pour leurs propres fins. Néanmoins, il n’y a aucune preuve qui le démontre pour l’IZH de Hambourg. D’une façon générale, les services de renseignement en Europe constatent une intensification des activités à la fois des services secrets iraniens et des agences de correspondance des Gardiens de la révolution, considérées comme l’élite de l’armée iranienne. Ces activités s’étendent parfois aux préparatifs pour attaquer les opposants au régime.
Au début des années 1960, la mosquée Imam Ali, connue par la Mosquée bleue, a été construite à Hambourg, financée par des hommes d’affaires iraniens dans la ville hanséatique, où vivent de nombreux Iraniens. Selon l’Office d’État de Hambourg pour la protection de la Constitution, l’actuel président de l’IZH, Mohammad Mofatteh, est aussi dirigé à travers des correspondances officielles émises par le gouvernement iranien en tant que « représentant du Guide suprême.
Le bureau d’État est conscient également des liens entre l’IZH et le Hezbollah, strictement interdit en Allemagne depuis 2020.
En outre, l’IZH publie des livres comme « L’État islamique » de Khomeiny, qui soumet le travail de l’État à la charia. Une chose qui est « en opposition diamétralement » avec la constitution allemande. Le Bureau d’État en cite des passages qui parlent des punitions dont la lapidation et les coups de fouet, la haine contre Israël et l’abandon de la démocratie et des valeurs occidentales.
Les agences de renseignement soulignent également les nombreuses exécutions d’hommes homosexuels en Iran.
Les partis conservateurs et populaires de droite de Hambourg comme la CDU et l’AfD ont exigé que le traité d’État avec les associations musulmanes soit suspendu en raison d’une manifestation antisémite en juin.
Par ailleurs, le Conseil de la choura islamique a parlé de l’« provocation de l’islamophobie». La Choura et l’IZH n’auraient pas participé à la participation. L’imam Mofatteh de l’IZH a indiqué dans une déclaration en juillet que les nouvelles conclusions du Bureau pour la protection de la Constitution n’étaient pas pertinentes et fausses, que l’IHZ n’avait « jamais essayé d’atteindre des objectifs politiques pour n’importe quel pays ». Le Conseil de la Choura a indiqué de son côté que le centre à Hambourg est religieux et n’est pas politique.
De toute façon, le porte-parole du Parti social-démocrate pour la politique religieuse, Eckhard Wysocki dans le Hamburger Abendblatt : « Les conclusions du Bureau pour la protection de la Constitution vont dans l’autre sens ».