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Poutine a besoin de gagner en Ukraine pour asseoir son partenariat avec l’Iran des Mollahs

par Harold Hyman, journaliste franco-américain

2:39 PM - 21 février, 2024
A A

Photograph: AP

Quels sont les liens entre la Russie et l’Iran ? La guerre russe en Ukraine a éclaté il y a deux ans, mais déjà la puissance russe  s’insinuait dans le Moyen-Orient, initialement via la Syrie de Bachar al-Assad. Puis la guerre Israël-Gaza s’est déclarée le 7 octobre, le protagonisme du régime des Mollahs iraniens s’est révélé au grand jour, et l’on a pu oublier le rôle russe dans la région. Pourtant, ce rôle est profond, et se maintient malgré la recentrage de la politique étrangère sur la guerre en Ukraine.

Ce rôle russe se démontre aujourd’hui en rapprochant les deux guerres parallèles: Russie-Ukraine, et Israël-Hamas. Le Kremlin aurait peut-être rester neutre, mais en fait il est déjà engagé, moins par sa volonté que par le flux normal des évènements. Remontons au point de départ: la guerre froide. La relation URSS-Syrie était solide, mais en fin de compte elle ne produisit pas davantage qu’un appui aux ambitions de Hafez al-Assad au Liban. Ce tropisme se maintient encore à ce jour.

L’aspect Russie-Iran est plus subtil, mais elle n’allait pas de soi. Car le fondement de la Révolution iranienne était le rejet des deux Satans, États-Unis et Union soviétique, en 1979. Le pouvoir soviétique se recentra alors entièrement sur la proximité avec les dictatures militaires arabes. Ceci ne rapporta rien au Kremlin: en 1990 Saddam Husseïn envahit l’émirat du Kuwaït, l’URSS se dissolvait, et le Kremlin accorda par la voie d’Edvard Chevarnadzé et Mikhaïl Gorbatchev un blanc-seing diplomatique à « Desert Storm ». Hafez al-Assad suivit le Kremlin, et donna sa bénédiction à l’opération américaine, symbolisée par la photo du secrétaire d’État James Baker reçu par Hafez.

C’est ainsi que la Fédération de Russie se retrouvait après 1991 sans allié possible hormi le détestable régime de Téhéran. Ce dernier dut calculer avec des facteurs nouveaux :  le 2e Satan athée n’était plus, le secteur communiste iranien était anéanti, les contentieux territoriaux irano-soviétiques n’existaient plus, et l’inimitié russo-américaine n’existait pas encore. Dès 2008, la rupture Moscou-Washington était actée au Munich Security Summit, Vladimir Poutine donnant acte de sa déception vengeresse envers l’Occident. La voie Moscou-Téhéran était ouverte.

Ceci n’empêcha pas Benjamin Netanyahu, figure dominante de la politique israélienne,  de chercher un rapprochement avec Vladimir Poutine. Le motif en était simple: Barack Obama président voulait accélérer la solution à deux États, le nemesis absolu pour la droite israélienne. Une rupture avec Washington était déjà envisageable, et Netanyahu et Poutine rivalisèrent d’amabilités. Netanyahu prenait une posture à la Viktor Orban envers Moscou. Pourtant, l’on se demanda si cela correspondait aux souhaits de Poutine. Depuis 2008 ce dernier s’était lancé sur une voie de restauration impériale, à deux options: une coopération à la Yalta avec l’Occident; un choc inéluctable. L’Occident n’était pas assez impérial pour comprendre la première option, ainsi la seconde s’imposa. Pour Poutine, Netanyahu devenait infiniment moins rentable que l’imam Khamenei dans son dessein de grand clash néo-impérial russe.

Le rapprochement russo-iranien put se faire encore plus rapidement que le divorce russo-occidental. Ainsi Poutine se glissait tel une ombre dans la pieuvre iranienne au Moyen-Orient, s’étendant du Yémen à l’Irak, du Liban et à la Syrie. À part Israël, il y avait le cas de la puissante Turquie à traiter: Recep Tayyip Ergodan serait occupé en Syrie à combattre les vassaux de l’Iran, et réticent à multiplier ses frictions avec Poutine ailleurs au Moyen-Orient, et osant même un équilibrisme consommé en vendant des drones Bayraktar à l’armée ukrainienne en pleine guerre, sans encourir l’ire de Poutine. Le Hezbollah n’aurait pas un mot désagréable à l’encontre de Poutine, ni de Ramzan Kadyrov, les guerres en Tchétchénie musulmane seraient parfaitement oubliées.

L’Occident serait humilié en Syrie, précisément en même temps que l’armée russe entrait en Crimée et dans le Donbas. Les États-Unis lanceraient le rapprochement avec la République islamique d’Iran autour du JCPOA. Mais la rupture Washington-Téhéran initiée par Donald Trump permit le renforcement du discret axe Moscou-Téhéran. Ces deux dernières capitales purent, et même durent, coopérer militairement et utilement dès la rupture trumpienne, puisque l’Iran coupée de l’Occident n’avait que la carte russe à jouer, et la Russie devait jouer la carte iranienne ayant raté ses  tentatives de diviser les États-Unis et l’Europe. Donald Trump lui-même ne put réaligner sa diplomatie puisque l’équation était impossible: comment être ami de la Russie, ennemi de l’Iran, ami d’Israël et des pays du Golfe, et pourfendeur de l’Union européenne, tout à la fois? Automatiquement Poutine se retrouvait aux premières loges de la guerre de l’axe pro-iranien, le célèbre « axe chiite ». Le Kremlin dominait, en tandem avec le régime militaro-clérical iranien, la Syrie baasiste. Un début de condominium tacite Moscou-Téhéran se dessinait et se poursuit aujourd’hui. Les armes iraniennes apparaissent entre les mains de l’armée russe, montrant que Téhéran sait renforcer ce nouveau partenariat.

Le 7 octobre 2023 vit le Kremlin reprendre le flambeau d’ami des peuples opprimés, dans un flash-back à l’ère soviétique. Ne restait de la momentanée embellie avec Benjamin Netanyahu qu’un arrangement de déconfliction dans le ciel syrien. Il est vrai qu’Israel en a tellement profité que c’est à se demander si le Kremlin n’encourageait pas la destruction partielle de son propre vassal syrien. On imagine mal que l’état-major des Gardiens de la Révolution iranienne approuve cet arrangement, eux qui se font bombarder par l’aviation israélienne. On ne dira pas que le condominium est tout amour.

À mesure que cet axe anti-israélien s’arqueboute dans un triple encerclement à la fois d’Israël, des forces américaines en Irak, et de l’Arabie saoudite, tout revers occidental devient intéressant en soi pour le condominium. C’est en Ukraine que ce revers est envisageable. Une victoire russe, même partielle, contre l’armée ukrainienne, et par association contre les machines industrielles de guerre occidentales, donnerait un élan inespéré à cet axe, car les nations occidentales seraient obligées d’arbitrer leur soutien entre l’Ukraine et Israël. Pour l’heure l’Occident tente de soutenir les deux à la fois, et ce sont les militaires ukrainiens qui mettent leur vie dans la balance. Dans une moindre mesure, l’armée et le peuple israélien aussi. Par contre, presqu’aucun Russe ne meurt au Moyen-Orient, tant mieux pour eux. Ceux qui meurent pour des projets impériaux ou mystiques sont les Russes en Ukraine et les Palestiniens à Gaza.

Toujours est-il que l’imbrication — « linkage » — entre les plans du Kremlin et du Guide Suprême est surtout bénéfique pour ce dernier. Les pertes humaines proprement iraniennes sont infimes comparées au front du Donbas. Les potentialités d’une victoire russe en Ukraine seraient puissantes pour l’Iran, car la Russie gagnerait immensément en prestige dans le monde arabe et musulman. Et dans la phase historique qui suivrait, la Russie serait définitivement liée à l’Iran. Évidemment, la Russie et l’Iran n’ont pas la moindre amitié historique entre eux, mais dans l’univers des autocraties expansionnistes ces considération ne pèsent pas, alors qu’entre Occidentaux la dimension de grande famille euro-américaine et démocratique reste forte. C’est là peut-être la dernière originalité de l’Occident, et le défaut correspondant dans le système poutinien : le manque d’esprit commun.

Tous les droits de publication et les droits d’auteur sont réservés au MENA Research Center.

Tags: Guerre russo-ukrainienneIranRussieUkraine

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